Des fois, parfois, juste comme ça. Vous êtes assis, bien tranquillemen sur le fauteuil bleu, la jambe gauche repliée sous la droite... Les doigts sur le clavier, les yeux sur l'écran, les oreilles... Y a la petite musique, là. Vous imaginez, cette femme, en robe rouge, les bras écartés, et elle chante, et sa voix vole. Et ouh ! Ca vous rappelle des choses... Pas beaucoup, pas des choses, très importantes non plus... Mais quand même. Et puis, hop, on passe à autre chose. Et là aussi, pareil, des souvenirs. Pas les mêmes du tout, par contre. Là, ça serait plutôt l'obscurité du salon, la lumière de l'écran, l'odeur du café. La chaleur de la tasse entre les doigts. Le manteau et les chaussures, qui sont posés pas loin, parce qu'ils vont bientôt servir. L'heure, qui bien souvent, était dans les environs d'une ou deux heures du matin. On le sent, là, le froid de l'hiver, non ? Et puis, hop, là aussi, on passe à autre chose... Et on revient au présent, alors. Je tourne un peu la tête vers la gauche, pour voir la fenêtre. Les volets sont ouverts, alors je peux tout voir. Comme tout est allumé, ils peuvent voir aussi. Une vue sur ma vie, une fenêtre sur le monde. Les autres petites cases, en face, allumées, elles aussi. Un damier lumineux, vivant, et grouillant, encore. Des télés allumés, quelqu'un qui ouvre la porte de son frigo pour faire taire un petit creux tardif... Je regarde un peu ces étoiles briller. Puis... Je me dis que je devrais retourner à ma place... Briller un peu, moi aussi.
I can fly But I want his wings I can shine even in the darkness But I crave the light that he brings Revel in the songs that he sings My angel gabriel Lamb