"Tiens, une petite voix me glisse quatre vérités,
Qui passent la rampe et gravissent l'escalier,
Les jambes tirent et les yeux ont tourné,
Va savoir, où la bouche est tombée.

Comme museau levé j'écoute, la voix je la suis,
Tope la ! Echangeons des nuits pour des nuits,
Du coup l'aube en sort toute retournée,
Le bourreau a du mal à trancher.

Et aussitôt quelqu'un manque et de rien, le jour est chargé,
Et tout peut se charger d'absence,
Rien qui sache mieux qu'elle s'absenter.

Bagatelle, que m'as-tu promis ? Où m'as-tu mené ?
Les petites vagues se font vite emporter,
Et morflant, sous sa cape, comme habitué,
On a vite sa table, ses entrées.
Des retours de flamme s'annoncent,
Leurs trains sont attendus.

Ma pancarte est inutile, ils m'ont reconnu,
Dans l'hélice où mes doigts sont passés,
Je m'avance l'histoire, de bien capter.

Car rien à faire, quelqu'un manque et de rien,
Le jour est chargé.
Et tout peut se charger d'absence,
Rien qui sache mieux qu'elle s'absenter..."

Bagatelle, Yann Tiersen