Une fois de plus, j'ai très froid... J'ai hâte de finir ce que j'ai commencé... Pour pouvoir, justement, recommencer... Plus tard, lorsque je relirais quelques uns de mes mots, moi même, je ne les comprendrais peut-être plus... Alors toi, mon pauvre lecteur... J'ai reçu la visite de l'un de mes fantômes, tout à l'heure... Un oublié, revenu... Une promenade, dans la montagne, je crois... Une petite maison... Une vieille dame assise, dehors, ridée, creusée... Mes parents lui parlent, non ? Je m'approche, je suis près de la fenêtre, elle est ouverte, un chien, il saute, il jaillit de l'embrasure, la gueule ouverte, un berger allemand... Et j'ai encore eu peur... "Bonheurs enfantins, trop vite oubliés, effacés... Une lumière dorée brille sans fin, tout au long du chemin..." La petite rivière du champ de Raphaëlle, les mûres, les figues qui tombaient sur la bâche étendue au dessus de la table du jardin, la terre rouge, la salle de musique, son odeur, la vieille table, mes premières notes, l'escalade de la maison, le mur de l'école, et Arnaud, dans sa chemine jaune, la salle verte, l'escalier avec 82 marches, la cabane imaginaire dans le pin, les cygnes du Courneron, et cette promenade en pédalo, avec Julie, et la statue, dans les arênes, le Vittel-banade de Marjorie, la cravate toute douce de Papa, celle aves des petits palmiers et des chameaux... ... "Ensemble, tout est plus joli..." Ton odeur me rattrape... J'ai toujours froid, et je suis fatiguée, mais j'ai peur du chien, il m'attend peut-être là-haut... "Donne-[moi] la main, pour [me] mener vers d'autres lendemains..." Demain, je sais où j'irais peut-être me promener...